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Believe (it or not) : la start-up française qui bouscule les majors

Believe (it or not) : la start-up française qui bouscule les majors

Souvent associé à la généralisation du piratage et au boom des NTIC, le processus de dématérialisation de la musique n’est pourtant qu’un cheminement logique et prévisible, amorcé dès le début du 20e siècle avec l’apparition de la radio, puis confirmé par la vulgarisation des magnétoscopes enregistreurs et enfin par le streaming… et le piratage. Si les majors de l’industrie musicale se sont montrés virulents face à ce constat, de nombreuses start-up ont « flairé » la tendance et ont accompagné ce phénomène avec plus ou moins de succès. La dernière success story en date s’appelle Believe, et elle est française. Décryptage…

Les ambitions sans limite de Believe

Denis Ladegaillerie, cofondateur de Believe Digital, se rappelle des débuts de sa boîte spécialisée dans la distribution numérique : « notre première opération s’est concrétisée avec Virgin Mega, pour un bénéfice de 30 euros. Aujourd’hui, notre croissance annuelle est de 30% ». Believe sera-t-elle un jour la référence universelle du streaming musical ? Difficile de se prononcer, au vu de la demi-douzaine de « streamers » qui se sont succédés depuis le début des années 2000, sans jamais s’imposer. En dépit de ces mésaventures peu encourageantes, les dirigeants de la startup française sont très optimistes, et revendiquent déjà la position de leader européen dans le streaming des artistes indépendants, en attendant le sommet mondial, « fort probable dans les deux prochaines années », renchérissent-ils. Ces prévisions sont loin d’être farfelues, à en croire Alin Caffi, fondateur du fonds d’investissement Ventech : « Believe a le potentiel pour rejoindre le club des startups européennes d’une valeur de l’ordre du milliard de dollar ». Pour financer ses ambitions, Believe a d’ores et déjà levé pas moins de 60 millions de dollars auprès d’investisseurs prestigieux. Rien que ça !

Believe, sauveur des indépendants ? Pas sûr…

Livrés à eux-mêmes dans un environnement d’affaires qui n’a d’yeux que pour les « bankables », les artistes indépendants accueillent Believe avec  bienveillance, sans plus. Si la start-up assure la diffusion du contenu musical auprès des diffuseurs de streaming audio (Spotify et Deezer notamment) et  vidéo (Youtube, Wat et Dailymotion) via son label « Believe Recordings », tout en assurant le volet marketing et droit digital, la rémunération versée aux artistes reste largement en deçà des espérances. Selon le dernier rapport de la SACEM, un titre écouté sur un service de streaming rapporterait à son auteur, en moyenne, la bagatelle de… 0,006 euros.  Le streaming : avenir de la musique mais pas des musiciens ? Réponse dans quelques années.